Les p'tites minutes pour Dieu
Rédigé par Métro-Boulot-Catho -Ce texte s'adresse à ceux qui n'ont pas l'habitude de prier régulièrement, mais qui voudraient bien la prendre...
Découragé par plusieurs tentatives ("cette fois, j'm'y mets"), tu as peut-être renoncé à prendre chaque jour un temps de prière régulière. Tu as bien essayé de consacrer 10, 15 minutes au Seigneur, mais tu n'as jamais tenu plus de deux semaines ; tu as écumé les rayons de toutes les librairies religieuses pour trouver LA méthode, ça n'a jamais marché...
Parce qu'il est toujours difficile de prendre une habitude, je te propose une façon de la prendre en douceur. Déjà, tu ne changes rien à tes habitudes actuelles. C'est plutôt cool, non ?
Ensuite, on ne vise pas d'emblée 10 ou 15 minutes d'affilée tous les jours. Si tu n'y arrives pas, laisse tomber les objectifs inaccessibles (Satan adore les objectifs inaccessibles, il n'y a rien de mieux pour décourager un chrétien). Tant pis pour ton amour-propre : on commence petit.
L'idée repose sur la devise de Jeanne d'Arc : "(Messire) Dieu, premier servi". Il s'agit d'en faire une règle de vie quotidienne. (Tu peux d'ailleurs l'appliquer aussi à la gestion de ton budget, mais c'est une autre histoire).
Tu gardes les mêmes habitudes, mais AVANT chaque action consciente, tu observes une "p'tite minute pour Dieu". Une p'tite minute, c'est quelque chose entre 55 et 60 secondes : autant dire rien du tout !
Que faire durant cette "p'tite minute pour Dieu" ? Tu peux l'ouvrir par un signe de croix, ou simplement un "Me voici, Seigneur !" ; dans le meilleur des cas, essaie de te tourner vers une croix ou une icône, mais tu peux le faire dans n'importe quel lieu.
Ensuite, pense à une phrase, très simple : un verset de l'Evangile, d'un psaume (si tu penses ne pas bien connaître les psaumes, pense aux cantiques : ils en sont quasiment tous inspirés !), ou de la Bible en général. Tu peux puiser dans les prières ou dans la liturgie. Ou, comme le pélerin russe : "Jésus, Fils de Dieu, prends pitié de moi, pécheur". Tu peux aussi penser aux écrits d'un saint (Ste Thérèse de Lisieux a écrit des poèmes magnifiques).
Tu veux des exemples ?
- Que tes oeuvres sont belles ! Seigneur, tu nous combles de joie !
- Tu es béni, Seigneur, Dieu de l'Univers, et toute la Création proclame ta louange !
- Heureux les coeurs purs, ils verront Dieu !
- Comme il est grand, l'amour dont le Père nous a aimés !
- Je ne vous appelle plus "serviteurs", je vous appelle "amis"
- Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés !
- Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de toute ton âme, de toute ta force, de tout ton esprit.
- Le Seigneur est mon berger, rien ne saurait me manquer !
- Ma force et mon chant, c'est le Seigneur !
- Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour !
- Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur !
- Crée en moi un coeur pur, ô mon Dieu !
- Que l'Esprit-Saint fasse de nous une éternelle offrande à ta gloire !
- Je bénirai le Seigneur, toujours et partout !
- Ta Parole, Seigneur, est Vérité, et ta Loi, délivrance !
- Tu nous as choisis pour servir en Ta Présence !
- Cherchez d'abord le Royaume, et la justice de Dieu : le reste vous sera donné !
- Louange à Toi, Seigneur Jésus !
- Par Lui, avec Lui et en Lui !
- Tu as posé une lampe, une lumière sur ma route : ta Parole, Seigneur !
- ...
Tu vois, ce n'est pas très difficile, pour peu que tu connaisses un peu l'Evangile et que tu sois déjà allé à la messe de temps en temps !
Cette phrase, répète-la plusieurs fois intérieurement ; essaie de la répéter comme si tu l'entendais pour la première fois. Ecoute chaque mot, soupèse-le, mâche-le. Rumine cette phrase pendant quelques instants.
Puis quelques secondes de silence intérieur. Ça ne pourra pas durer plus, mais quelques secondes c'est jouable.
Ensuite, un petit Notre Père par exemple. Et c'est fini !
Mais tu peux aussi commencer par le Notre Père, caser ensuite le temps de rumination, et finir par un simple "Amen"...
Et tu fais ça, dès que tu t'apprêtes à faire autre chose ; car si tu prends ce repère, chaque instant est une occasion nouvelle, et peu importe que tu aies oublié la veille ou l'instant d'avant. Il suffit de profiter de la prochaine action consciente. Aucune importance si un jour tu n'y penses que 2 fois, le lendemain peut-être tu y penseras 10 fois. Imagine : si tu cases une "p'tite minute pour Dieu" avant : de te lever, de prendre ta douche, de t'habiller (bon, tout ça c'est peut-être pas très "conscient" ;-)), de prendre ton café, d'enfiler ton manteau, de partir bosser, de monter dans ta voiture, de commencer à bosser, de prendre une pause, de reprendre le boulot, de manger, de débarasser la table, de prendre ton goûter, de quitter le boulot, d'aller chercher tes enfants, d'arriver chez toi, de faire le dîner, d'allumer la télévision, de jouer avec tes enfants, de prendre un bouquin, de surfer des heures sur Internet....... tu vas vite arriver à la p'tite demi-heure pour Dieu !
Bon, autant le dire tout de suite, ce n'est pas cela qu'on appelle "faire oraison" ; et cette façon de morceler le temps pour Dieu fera hurler ceux qui font déjà leur heure d'adoration quotidienne. Mais ce n'est pas à eux que je m'adresse, voilà tout.
L'objectif de ces multiples petits instants, c'est d'installer Dieu dans ta vie, paisiblement. Sans ressentir de culpabilité ou de découragement parce que "tu n'y arrives pas". Je te l'ai dit : chaque instant est une occasion NOU-VELLE.
Dans un second temps, je suis sûre que tu ressentiras toi-même le désir de prolonger certaines de ces "p'tites minutes" (registered trademark), celles que tu auras casées aux heures les plus favorables à une prolongation. Alors viendra pour toi le temps de l'oraison proprement dite, instant où le temps s'arrête autour de la Parole, devant une icône ; elle te sera devenue naturelle si tu creuses le sillon à coups de "p'tites minutes"...
Invente des dimanches
Tout au long de ta semaine
Pour fêter le Seigneur !
(Marie Baudoin-Croix)