La femme est l'avenir de l'Église !

Rédigé par Métro-Boulot-Catho -

Provoc, moi ? jamais !

Tout le monde sait que dans l'Église catholique, les femmes ne reçoivent pas l'ordination. Elles peuvent prononcer des voeux, devenir religieuse ou s'engager de bien des façons dans l'Église, mais la prêtrise est strictement masculine.

Si j'avais été un homme, je pense que le sacerdoce aurait peut-être été une voie pour moi ; mais la question ne se pose pas, puisque je ne suis pas un homme. Et je n'aspire absolument pas à être ordonnée, ce n'est pas du tout une "revendication" valable à mes yeux.

Des prêtresses dans les églises !!! et pourquoi pas des sacrifices humains, pendant qu'on y est ??!! et les prochaines J.M.J. à Stonehenge, aussi ??!! Ce n'est pas un hasard si cette "revendication" est le fait d'une société néo-païenne ; mais a-t-on bien conscience de ce à quoi le paganisme nous ramène ? vingt siècles en arrière, tu parles d'un progrès !

Les partisans de l'ordination des femmes expliquent que cette exclusivité masculine a pour effet, sinon pour but, de tenir les fidèles sous la coupe du sexe (réputé) fort et en particulier, de soumettre les femmes à un ordre patriarcal archaïque.

Indépendamment du fait que l'archaïsme n'est peut-être pas où l'on croit, ils ont tort d'abord de penser que les hommes décident seuls de tout dans l'Église. Déjà, à tous les niveaux de la "hiérarchie", on trouve des femmes, y compris autour du Pape. De quel conseil diocésain ou paroissial, de quelle congrégation pontificale sont-elles absentes ? C'est d'autant plus vrai qu'avec la raréfaction des prêtres, du moins dans nos contrées, les laïcs sont de plus en plus présents dans le fonctionnement pratique de l'Église.

Alors, bien sûr, on va me répondre que d'une part, il n'en a pas toujours été ainsi (certes, mais en l'occurence : et alors ?), et que d'autre part, pour ce qui relève de la définition du dogme, et d'une manière générale de tous "les sujets sérieux", les prêtres et les évêques ont encore le dernier mot.

C'est possible (quoique contestable dans le détail), mais ce sont les femmes qui "ont le premier mot", et il serait faux de croire que cela ne leur sert à rien. Leur "pouvoir" est même, à cet égard, bien plus grand que celui des hommes.

Derrière chaque prêtre, il y a (au moins) une femme. Sa mère.

Parce que c'est leur mère qui forme leur conscience, ce sont les femmes qui façonnent les prêtres. Certes, ils rencontrent sur leur chemin bien des personnes, hommes ou femmes, qui les aiguillent à leur tour. Mais la première à les guider, c'est toujours leur mère, ou la figure de leur mère (en cas d'absence de celle-ci) ; un homme est toujours le fils de sa mère, c'est aussi vrai des prêtres.

Et la mère d'un petit garçon peut faire beaucoup plus pour développer ou tuer dans l'oeuf une vocation sacerdotale, que tous les décrets pontificaux ou conciliaires réunis. Il suffit d'une multiplication de petites réflexions bien senties du genre "ce prêtre, qu'est-ce qu'il est nul !" ou "franchement, le Pape, il n'a rien compris !" pour étouffer une vocation. Alors qu'il faut une sacrée force de caractère (et de longues heures de prière) pour donner à son enfant le désir de Dieu et l'éduquer à choisir son avenir librement et à avoir l'audace de peut-être, répondre à cet appel. Comment les femmes d'hier ont-elles élevé leurs fils, pour qu'aujourd'hui si peu soient prêtres ?

L'Église ne résoudra pas la crise des vocations en mettant des femmes à l'autel, mais en encourageant les femmes à favoriser les vocations de demain. S'il y a moins de prêtres aujourd'hui, c'est aussi le signe que l'Église a perdu les femmes, d'une certaine façon. Il est urgent pour elle de les reconquérir, et de valoriser, à côté des vocations religieuses (car même si elle fait de gros effort pour expliquer que le mariage aussi est une vocation, elle ne peut pas ignorer qu'à force de faire de la vie religieuse une sorte d'idéal absolu, elle a réduit la notion de vocation, pour les femmes, à la seule vie monastique) une vocation de "mère de prêtre".

Bien sûr, l'expression a quelque chose d'absurde, voire de choquant : la prêtrise est une vocation reçue (éventuellement) par le fils, et non pas "programmée" par sa mère. Mais il n'empêche que si les prêtres d'aujourd'hui veulent des successeurs, il faudrait qu'ils se préoccupent davantage de former les mères d'aujourd'hui à aider le développement d'une vocation sacerdotale dans leur maison même. Je pense que cela manque dans l'Église ; mais je n'ai pas d'idée précise de ce qu'il conviendrait de faire cocnrètement.

Parce qu'une chose est sûre : l'Église de demain ressemblera à ce qu'en feront les femmes d'aujourd'hui. Ce sont peut-être les hommes qui font l'Église d'aujourd'hui ; mais ce sont les femmes qui façonnent celle de demain.

Qui a dit qu'elles n'avaient aucun pouvoir dans l'Église ??? elles tiennent en main son avenir !

Les commentaires sont fermés.