Où l'on reparle du document de collecte

Rédigé par Métro-Boulot-Catho -

J'ai été pas mal occupée, ces derniers temps, par la préparation d'un concours, l'équivalent pour l'enseignement privé du CAPES interne en histoire-géographie. L'admissibilité se joue sur la présentation d'un dossier de reconnaissance des acquis de l'expérience professionnelle (d'où son petit nom : "le RAEP"), dans lequel il s'agit de présenter une réalisation pédagogique de son choix.

À présent que les résultats sont publiés (et oui : j'ai été admise), je me suis dit que cette plongée dans ma pratique professionnelle intéresserait peut-être les quelques lecteurs, profs ou pas, qui s'attardent par ici. [Les documents sont en bas de ce billet].

J'ai choisi de présenter un exercice que j'ai fait faire à ma classe de seconde l'an dernier, directement inspiré d'une réflexion sur le copier-coller des élèves entamée depuis le début de ma carrière dans l'enseignement. J'en avais parlé il y a quelques années dans ce billet, puis celui-ci, en présentant un travail fait avec des 5emes sur Haroun al-Rachid (présentation, et bilan).

Pour ceux qui aurait la flemme de relire ces (pourtant excellents) billets, il s'agit d'intégrer le copier-coller des élèves (au lieu de le combattre), comme une première étape du travail. Les élèves constituent une sorte de document tertiaire, une mosaïque d'extraits de sites internet copiés-collés, dont ils vont ensuite exploiter les informations pour produire le document qui sera rendu au professeur. Plus que la question du plagiat, le problème principal du copié-collé est pour moi la pauvreté des connaissances retenues dans un travail de recherche d'informations sur Internet. L'enjeu est de les obliger à dépasser l'étape du copié-collé, et à produire une réflexion personnelle.

C'est l'objet de la réalisation pédagogique que je présente dans mon RAEP. Il faut garder à l'esprit que ce type de document est soumis à des contraintes particulières, celles des dispositions réglementaires d'abord, et plus encore celles énoncées dans le rapport du jury. Pro-tip : quand on passe un concours, il faut TOUJOURS lire très attentivement le rapport du jury (et appliquer à la lettre les recommandations). Ainsi, certaines notes de bas de page ne servent qu'à envoyer un message au jury. Par exemple, le jury s'étonne dans le rapport que des professeurs de géographie ne connaissent pas le site Géoconfluences. Même si dans la pratique je ne l'utilise pas... quotidiennement, je n'ai pas manqué de référencer quelques articles, uniquement pour le faire apparaître (TAVU jury moi je connais Géoconfluences). Das ist Stratégie.

(Nota : j'avais tout de même pris la précaution de relire les articles en question quelques jours avant l'oral pour être capable de répondre à une éventuelle question "test". Das ist Stratégie. Dans les faits, le jury d'oral n'avait probablement pas lu le dossier et ne m'a pas interrogée dessus).

J'ai globalement réussi à éviter de jargonner (le jury dans son rapport s'agace d'ailleurs des candidats qui se croient obligés de le faire) ; quelques expressions néanmoins paraîtront moins claires à ceux qui ne sont pas de la Maison (il faut bien employer le vocabulaire de sa profession, surtout dans un tel contexte) :

  • la transposition pédagogique, c'est la manière dont on traite un chapitre en cours, concrètement : quels documents on utilise, ce qu'on en fait faire aux élèves, comment on les évalue, etc.
  • une évaluation formative est faite en cours d'acquisition, et doit permettre à l'élève de corriger ses erreurs ; une évaluation sommative fait le bilan des acquis, généralement en fin de processus, et il n'est pas prévu que l'élève puisse revenir sur ses réponses pour améliorer le résultat (typiquement, c'est le contrôle de fin de chapitre ou l'épreuve du baccalauréat).

À présent que vous avez tous les éléments :

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