Si ce blog n'a pas été conçu comme une tribune politique, je voudrais exprimer quelques réflexions à propos de la loi dite "de bioéthique" (mais qu'a-t-elle encore de bio- ou d'éthique ?) actuellement en cours d'adoption.
Parce que cette loi a été définie comme une ouverture de droits aux homosexuels (alors même qu'elle contient des dispositions concernant
l'utilisation des embryons humains qui n'ont plus rien à voir avec la
question de l'homoparentalité, et qui tendent à nous rapprocher
dangereusement d'un roman d'Aldous Huxley), s'affirmer contre expose immanquablement à l'accusation d'homophobie.
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Dans mes lectures récentes, le Building a Bridge du père James Martin, récemment traduit sous le titre Bâtir un pont : l'Église et la communauté LGBT par le frère Marie-Augustin LHB op, traduction publiée aux éditions du Cerf, en toute logique (le traducteur étant dominicain).
Ayant
suivi sur les réseaux sociaux la sortie de ce livre, et la polémique
qui s'en est suivie (le père J. Martin a été violemment attaqué par les
milieux conservateurs), j'étais impatiente de le découvrir. Grâces
soient rendues au traducteur qui l'a rendu possible.
Le père James Martin, américain, jésuite, est un éditorialiste régulier du magazine America (seul hebdomadaire catholique des États-Unis) et consulteur au Secrétariat pour la communication du Saint-Siège et du Vatican.
Le
propos du livre est clairement pastoral, et pour cette raison me laisse
un peu sur ma faim. Je cherche encore une réflexion plus théorique sur
l'enseignement de l'Église catholique à propos de l'homosexualité. Il
m'est extrêmement difficile de comprendre le fait même de
l'homosexualité : si, comme l'Église l'enseigne, Dieu a voulu l'altérité
sexuelle, d'où vient que des hommes et des femmes ne peuvent la vivre ?
Si cet empêchement a une origine biologique, et parce qu'il me parait
évident que l'homosexualité n'est ni le signe, ni la cause
d'une quelconque malédiction divine (expression parfaitement oxymorique
s'il faut en croire l'Église), alors comment l'expliquer ? Je regrette
qu'il soit si difficile d'exprimer cette incompréhension, quand elle est
dénuée de malveillance, dans un contexte où le militantisme des uns
rend souvent le dialogue impossible.
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"Il n'y a rien au-dessus de la République". Cette phrase lue sur Twitter à l'occasion de l'hommage au Père Jacques Hamel (elle répondait à une autre réflexion) m'a fait réagir sur le moment, car personnellement je refuse d'ériger la République en un idéal tel qu'il faudrait lui subordonner toute action (et toute réflexion ?). Cette réaction, si estimable soit celui qui l'a exprimée, me parait assise sur une confusion entre ce qui peut être une fin en soi, une finalité, et ce qui ne doit être qu'un moyen.
Je crois que discerner l'un et l'autre demande une vigilance constante, dans tous les domaines de la vie ; car on a vite fait, au nom du "la fin justifie les moyens", d'évacuer la réflexion sur "la fin", précisément.
Qu'est-ce que la République (au sens de la République française) ? Retenons que c'est une manière d'organiser la vie démocratique d'un pays. Il y en a d'autres : une monarchie constitutionnelle peut être aussi démocratique qu'une République. Où l'on voit déjà que la République n'est pas une finalité, mais bien un moyen.
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