Savoir échouer, c'est déjà réussir
Rédigé par Métro-Boulot-Catho -Que veut dire souhaiter à ses élèves de "réussir", comme il est d'usage au moment de les quitter ?
Dans la vie, il y a des projets que l'on réussit, et d'autres que l'on rate, parce que tout ne dépend pas de soi, et parce qu'on est souvent amené à prendre des décisions sans connaître tous les paramètres à l'avance. On n'apprend pas assez, en France, à bien vivre l'erreur. Les tests internationaux tendent à montrer que les petits Français préfèrent s'abstenir que risquer de se tromper.
Pourtant, savoir transformer l'échec en expérience, en tirer un enseignement utile pour la suite, c'est un trésor fondamental puisque, d'une certaine façon, il n'y a jamais d'échec pour qui sait le vivre comme une expérience. C'est la réflexion qui vient à la lecture, hautement recommandable, des Vertus de l'échec, de Charles Pépin.
C'est une chose que j'aurais aimé entendre à leur âge.
A mes lycéens que je quittais l'autre jour, j'ai donné le conseil suivant. Si, un jour, vous vous trouviez dans une situation d'échec, par exemple d'avoir raté un concours (ces élèves en passeront presque tous plusieurs), prenez une feuille de papier. Faites la liste de toutes les décisions que vous avez prises, qui vous ont conduit à cet "échec", et dont vous ressentez la succession avec culpabilité : j'ai choisi cette prépa alors qu'on m'avait dit que... je n'ai pas travaillé assez telle matière alors que les profs m'avaient averti que...
Ensuite, en face de chacune de ces décisions, trouvez lui une conséquence positive - indépendamment du résultat final. On m'avait déconseillé cette prépa, mais j'y ai rencontré tel ami. Je n'ai pas travaillé assez telle matière, mais je me suis passionné pour tel sujet en particulier.
Quand vous aurez fini, bien sûr vous n'aurez toujours pas votre concours, il n'y a pas de magie à attendre.
Mais vous dormirez mieux ce soir-là.