Dématérialisation

Rédigé par Métro-Boulot-Catho -

Mardi dernier, des élèves de Première sont train de travailler leur TPE. À 5 ou 6 semaines du démarrage du projet, ils sont supposés élaborer une problématique et commencer à construire un plan. Ils me demandent mon avis sur une proposition, que je balaie sans hésiter vue sa nullité ; je leur demande donc de me préciser ce qu'ils ont comme informations. Mais ils n'ont devant eux aucun papier, aucun article, aucun document.

Je m'en étonne. Désignant alors leur smartphone (dans le lycée où je travaille, tous les élèves ont un smartphone), ils me disent : "les articles qu'on a trouvés sont là, dans notre dropbox".

Ma question "Et pourquoi n'avez-vous rien imprimé ?" obtient la réponse "Ben, on ne va pas imprimer des articles inutiles !"

"Et comment pouvez-vous savoir à l'avance ce qui va vous être utile ou pas ?!"

Et voilà des élèves incapables de construire leur réflexion, parce qu'ils n'ont rien de concret sous les yeux. Biberonnés au matraquage environnementaliste qui culpabilise le moindre gaspillage, ils renoncent à matérialiser les informations trouvées, s'empêchant par là-même d'acquérir toute connaissance.

Je les ai envoyé manu militari imprimer ce qu'ils avaient, pour qu'ils puissent enfin travailler. Oui, certains articles seront inutiles (en dernière analyse, toutes les feuilles partiront à la poubelle à la fin du projet). Mais ce n'est qu'en rendant les choses concrètes qu'ils ont une chance de mieux se représenter, mentalement et intellectuellement, les données du problème qu'ils étudient.

(Soit dit en passant, je n'ai même pas relevé la contradiction de leur refus à imprimer quand, dans le même temps, ils utilisent un appareil électronique dont l'assemblage, la consommation d'énergie et la destruction future auront au final un bilan environnemental et social bien plus négatif que la production de 50 feuilles de papier)...

Quel est ce monde dans lequel il est défendu d'assumer son incarnation ?

Travail à l'aquarelle

Rédigé par Métro-Boulot-Catho -

Je ne sais pas bien faire de l'aquarelle, je l'utilise comme une peinture couvrante. Malgré cela, j'aime assez le résultat de cet exercice (reproduction d'une photo parue dans un vieux numéro de Géo : une apprentie chaman coréenne). La lumière y est cohérente, et les plis du tissus sont suffisamment marqués.

Rome

Rédigé par Métro-Boulot-Catho -

Passage estival à Rome : dessins au feutre fin et au feutre délavé, et un essai d'aquarelle - plus exactement, de croquis aquarellé (sur cette technique je débute, soyez indulgents !).

               

La citerne et la source d'eau vive

Rédigé par Métro-Boulot-Catho -

De nombreuses fois dans l'Evangile, et dans d'autres textes bibliques, la Parole de Dieu est comparée à une eau vive. Pour ne prendre qu'un exemple, pensons à la rencontre de Jésus et la Samaritaine au puits de Jacob (Jn 4).

Pourquoi une eau vive ? L'eau, bien sûr, tout le monde comprend l'image : n'importe quel enfant sait d'expérience la nécessité de l'eau. Que la Parole de Dieu soit elle aussi un principe de vie, c'est une idée facile à comprendre.

Mais pourquoi vive ?

Quand on s'installe quelque part, dans un endroit désert (et souvenons-nous toujours du contexte du peuple biblique), on a deux moyens pour avoir de l'eau :

  • on construit une citerne qui recueillera l'eau de pluie
  • on s'installe auprès d'une source d'eau vive

La citerne présente un avantage énorme : elle permet de faire des réserves. Certes, on ne maîtrise pas complètement l'approvisionnement (la pluie), mais on peut maîtriser sa consommation. On sait si l'on aura de l'eau le lendemain. La citerne, c'est avoir une certitude pour demain. En comparaison, la source peut se tarir du jour au lendemain. Elle peut être capricieuse. La source, c'est l'incertitude.

Mais le défaut, et même le danger de la citerne, c'est que l'eau y croupit. Elle peut devenir un instrument de maladie, voire de mort. En comparaison, la source est saine puisque l'eau y est constamment renouvelée.

La Parole de Dieu n'est pas simplement "de l'eau". Elle est une eau vive, toujours nouvelle, toujours actuelle. Y boire suppose de prendre le risque de ne pas savoir à l'avance ce qu'on va recevoir.

L'image de la citerne peut s'appliquer à bien d'autres domaines de la vie. Nos vies sont pleines de citernes. Je dirais même que notre société postmoderne crève de ce "syndrôme de la citerne", qui voudrait tout prévoir, tout calculer, ne rien risquer. Où sont tes citernes, à toi ?

La richesse, a écrit Amin Maalouf, ne se mesure pas aux choses que l'on possède, mais à celles dont on sait se passer. Sache avancer léger et prêt à accueillir les sources qui se présenteront sur ton chemin.

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