Je saisis (un peu artificiellement j'en conviens) l'occasion de l'anniversaire de la Réforme (31 octobre 1517) pour vous présenter Jean-Frédéric Oberlin, un pasteur méconnu de nos jours que j'ai redécouvert cet été en passant à Waldersbach et qui, à son échelle toute simple, a fait vivre l'Évangile qui l'animait.
Alsacien, il a vécu à la fin du XVIIIe siècle. Envoyé à 27 ans dans une vallée pauvre et très enclavée des Vosges, le Ban-de-la-Roche, Jean-Frédéric Oberlin y a vécu près de soixante années animé d'une infatigable volonté d'améliorer le sort de ses ouailles. Il ne partait pas de rien : son prédécesseur avait créé une petite école et posé quelques bases. Mais son activité inlassable s'est déployée dans de multiples directions : depuis l'aménagement des chemins jusqu'à la formation des maîtres d'école du Ban-de-la-Roche, en passant par ce qu'on appellerait aujourd'hui le "micro-crédit".
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Je viens de regarder le film de Judith Grumbach Une idée folle que Le Monde rendait disponible sur son site. Sous ses dehors "documentaire sur l'école", il n'a rien d'innocent quand on sait qu'il est produit par Ashoka, dont le site officiel offre un échantillon édifiant de phraséologie creuse-mais-super-positive-qu'on-a-tous-envie-d'être-d'accord.
Un billet de Christophe Cailleaux sur Médiapart dénonce les moyens employés par Ashoka pour vendre son rêve d'école idéale. Sur Twitter, une collègue (de secondaire) démonte pour sa part le discours "école innovante" que tient ce film. Tout livre (cf. celui de Céline Alvarez) ou film présentant une ou quelques expériences scolaires très localisées comme LA solution miracle à tous les problèmes de l'école a légèrement tendance à énerver les professeurs "normaux", ceux qui vont au charbon quotidiennement avec des moyens limités, des ambitions simples (genre : transmettre des connaissances, wouah la rebellitude) et des cas sociaux parfois trop lourds pour une institution à qui l'on demande beaucoup (trop).
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Quelles qu'en soient les conditions, commencer à enseigner est toujours une étape un peu impressionnante. Les circonstances ayant fait que, personnellement, je n'avais eu aucune formation en gestion de classe (ni tuteur ni rien) lorsque je me suis retrouvée bombardée prof d'histoire-géo pour la première fois, je rassemble ici quelques remarques et conseils en mode "ce que j'aurais aimé qu'on me dise"...
Cher bébé prof,
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J'ai fait hier une petite causerie sur le thème de la sanction dans la pédagogie salésienne (c'est-à-dire pratiquée par Don Bosco et ses successeurs). C'est un thème qui m'intéresse particulièrement car, comme j'ai lu quelque part (sauf erreur dans le Collèges de France de Mara Goyet), la difficulté dans l'exercice de l'autorité consiste à être "ferme et souple plutôt que rigide et mou".
Je l'ai préparée en m'appuyant sur deux livres (inutile de dire que je ne prétends pas avoir fait le tour de la question, mais ce n'était pas mon objectif) :
En voici mon "papier". Comme cela a été remarqué par un des auditeurs, la réflexion est plus axée sur la pratique de la sanction dans le cadre de la relation individuelle (le jeune - l'éducateur) que dans celui de la gestion d'un groupe. Quand un élève transgresse une règle dans le cadre du cours, les enjeux de la sanction sont un peu différents.
Les citations en gras sont tirées des écrits de Don Bosco lui-même.
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Enseigner l'histoire n'est jamais un acte neutre, et l'actualité récente (discours de F. Fillon à Sablé) vient démontrer une fois de plus la dimension politique de cet enseignement.
Je voudrais ici entamer une réflexion sur ce sujet - je dis "entamer" car je n'ai pas l'intention de faire le tour de la question aujourd'hui (en particulier j'espère trouver le temps, quand il va sortir, de lire L'Histoire politisée ? de V. Badré), et je n'ai même pas l'intention de revenir sur les propos de F. Fillon - je me suis donnée pour règle, sur ce blog, de ne pas ajouter du bruit au bruit en réagissant immédiatement aux innombrables polémiques qui agitent ce verre d'eau qu'on appelle "débat public".
Je voudrais juste revenir sur une critique que l'on fait à l'enseignement contemporain de l'histoire, selon laquelle il aurait abandonné la chronologie. C'est faux (on n'a jamais enseigné l'Antiquité avant le XVIIe siècle et on fait toujours des frises chronologiques), mais la critique s'appuie sur une évolution de l'enseignement de l'histoire qui elle, est bien réelle (et les frises chronologiques ne ressemblent plus à celles d'autrefois, comme on le verra plus bas).
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