Quelles qu'en soient les conditions, commencer à enseigner est toujours une étape un peu impressionnante. Les circonstances ayant fait que, personnellement, je n'avais eu aucune formation en gestion de classe (ni tuteur ni rien) lorsque je me suis retrouvée bombardée prof d'histoire-géo pour la première fois, je rassemble ici quelques remarques et conseils en mode "ce que j'aurais aimé qu'on me dise"...
"Il n'y a rien au-dessus de la République". Cette phrase lue sur Twitter à l'occasion de l'hommage au Père Jacques Hamel (elle répondait à une autre réflexion) m'a fait réagir sur le moment, car personnellement je refuse d'ériger la République en un idéal tel qu'il faudrait lui subordonner toute action (et toute réflexion ?). Cette réaction, si estimable soit celui qui l'a exprimée, me parait assise sur une confusion entre ce qui peut être une fin en soi, une finalité, et ce qui ne doit être qu'un moyen.
Je crois que discerner l'un et l'autre demande une vigilance constante, dans tous les domaines de la vie ; car on a vite fait, au nom du "la fin justifie les moyens", d'évacuer la réflexion sur "la fin", précisément.
Qu'est-ce que la République (au sens de la République française) ? Retenons que c'est une manière d'organiser la vie démocratique d'un pays. Il y en a d'autres : une monarchie constitutionnelle peut être aussi démocratique qu'une République. Où l'on voit déjà que la République n'est pas une finalité, mais bien un moyen.
Est-il permis de critiquer Simone Veil ? Les quelques "twittos" qui l'ont fait ont rapidement et vertement été "recadrés". Si admirative que je sois d'une personnalité aussi exceptionnelle, cette unanimité imposée a tendance à m'indisposer.
Parce qu'elle fut victime de la barbarie nazie, parce que son nom est attaché à ce qui est aujourd'hui considéré comme un droit sacré des femmes, sa canonisation médiatique a été immédiate - et la canonisation républicaine (aka "panthéonisation") pourrait suivre rapidement.
Évidemment, ces critiques sont indécentes dans leur agenda. Quand une personne vient de mourir, le temps est traditionnellement aux hommages, ou au moins au silence.
Elles sont aussi, le plus souvent, indécentes dans leur formule. Imputer à Simone Veil l'ensemble des avortements qui se pratiquent chaque année depuis 1975, c'est absurde ; faire le rapprochement avec l'Holocauste dont elle connaissait bien mieux la réalité que ceux qui le lui rappellent, c'est indécent.
J'ai fait hier une petite causerie sur le thème de la sanction dans la pédagogie salésienne (c'est-à-dire pratiquée par Don Bosco et ses successeurs). C'est un thème qui m'intéresse particulièrement car, comme j'ai lu quelque part (sauf erreur dans le Collèges de France de Mara Goyet), la difficulté dans l'exercice de l'autorité consiste à être "ferme et souple plutôt que rigide et mou".
Je l'ai préparée en m'appuyant sur deux livres (inutile de dire que je ne prétends pas avoir fait le tour de la question, mais ce n'était pas mon objectif) :
En voici mon "papier". Comme cela a été remarqué par un des auditeurs, la réflexion est plus axée sur la pratique de la sanction dans le cadre de la relation individuelle (le jeune - l'éducateur) que dans celui de la gestion d'un groupe. Quand un élève transgresse une règle dans le cadre du cours, les enjeux de la sanction sont un peu différents.
Les citations en gras sont tirées des écrits de Don Bosco lui-même.